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La marque de prêt-à-porter a poursuivi son engagement contre les violences faites aux femmes. Mais sa dernière campagne de sensibilisation a suscité la colère de nombreux internautes.

 


Sur son shop en ligne et jusqu’au 31 janvier, Camaïeu a dissimulé des mannequins arborant des visages bleutés, des cocards, et des ecchymoses dans le cou. Les photos sont légendées de « 1 femme sur 10 est victime de violences » et du numéro 3919, numéro d’écoute national réservé aux victimes et aux témoins. Avec cette campagne de sensibilisation, intercalée entre deux séances de shopping, Camaïeu poursuit sa lutte contre la violence faite aux femmes. Quitte à déranger.

Engagée depuis 5 ans, la marque a fait appel à l’association Solfa, qui accompagne les femmes en situations de précarité ou victimes de violences, et à Buzzman, célèbre agence de publicité, pour mener à bien ce projet.
Tout d’abord, le numéro 3919 imprimé sur des affiches a été placardé dans les cabines d’essayage des magasins, et sur les tickets de caisse. Puis, ils ont fait porter aux membres du personnel de vente, des t-shirts arborant le même message, qu’ils ont, par la suite, mis en vente. Les bénéfices de vente ont été reversés à l’association Solfa.

Cette première initiative n’a pas fait grand bruit, contrairement à la deuxième. La campagne de sensibilisation en ligne a provoqué le malaise, puis l’indignation.
« Glamouriser la violence faite aux femmes en l’incluant avec votre nouvelle collection, c’est de très mauvais goût. » a tweeté un internaute. « Quel est l’objectif d’une telle campagne de pub ? Elle s’adresse aux victimes pour leur dire quoi ? Arrêtez de subir ? En attendant les auteurs de violences ne sont jamais désignés. Bravo, encore un magnifique badbuzz sur le dos des femmes ».

Plusieurs associations ont également pointé du doigt l’aspect caricatural, et le côté intrusif de cette campagne.

Suite à cette avalanche de critiques, Camaïeu a tenu à réagir ce vendredi 28. Véronique Bacquet, directrice de la marque, s’est défendue dans le Parisien. « Des gens nous ont dit qu’il fallait viser les hommes, mais notre audience est féminine : on se doit de les informer de ce numéro de téléphone. Ce n’est pas nous qui faisons notre publicité, c’est nous qui voulons faire la publicité du 3919. Oui, il y a des violences psychologiques, sexuelles, économiques, administratives… Mais elles sont difficiles à montrer. ». Elle a également tenu à rappeler que son combat ne tenait pas en une seule initiative. « Camaïeu est l’enseigne de prêt-à-porter féminin préférée des Françaises donc ça représente des millions de clientes qui peuvent voir le numéro 3919 sur les t-shirts des vendeuses dans nos 500 points de vente et sur tous les tickets de caisse. On est majoritairement des femmes chez Camaïeu, nos clientes sont des femmes… Comme entreprise de femmes, on ne pouvait pas se contenter de vendre des vêtements. « 

Source : madame.lefigaro.fr