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Année après année, les voitures deviennent des concentrés technologiques au service du conducteur. Désormais, cela pourrait servir en premier lieu les constructeurs, Ford en tête.

Rares sont les acheteurs de voitures neuves à régler comptant : la très grande majorité passe en effet par un prêt, ce qui signifie qu’il faudra patienter parfois plusieurs années pour en devenir véritablement propriétaire. Que se passe-t-il s’il y a un défaut de paiement des mensualités ? Eh bien, le prêteur, qu’il soit une banque ou un organisme de crédit, peut faire valoir une clause de réserve de propriété se trouvant dans le contrat qui suspend le transfert de la propriété à l’acheteur tant que ce dernier ne s’est pas acquitté de la totalité de la somme due. Puis procéder à la saisie et à la revente du véhicule en cas de refus. Cela reste de la théorie.

Ce n’est pas aussi simple que ça dans la réalité, surtout dans le droit français qui entoure la procédure de nombreuses règles que doit suivre religieusement le prêteur, mais, une fois le feu légal passé au vert, la tâche de ce dernier sera grandement facilité dans le futur si le modèle à récupérer est une Ford électrique tel que le Mustang Mach E ou le F150 Lightning.

En effet, le constructeur américain vient de déposer un brevet au titre limpide
« Systèmes et méthodes pour reprendre possession d’un véhicule ».
Notez bien le pluriel qui indique les multiples façons de rendre infernale la vie de l’acheteur indélicat.
Cet équipement, fonctionnant avec une connexion internet, sera en effet à même de désactiver à distance la fonctionnalité d’un ou plusieurs composants d’un véhicule. La voiture pourra ainsi perdre certaines fonctions comme le GPS, la radio, la connexion aux smartphones, le réglage des sièges électriques, le régulateur de vitesse ou les vitres électriques. L’étape suivante dans la nuisance sera l’arrêt de la climatisation ou de l’ouverture des portes à distance.
Enfin, un son incessant et désagréable pourra se faire entendre dans l’habitacle « à chaque fois que le conducteur est dans l’habitacle.

Si l’acheteur choisit de supporter ces premières mesures et de porter des bouchons d’oreille, le système passe alors à l’étape suivante en jouant avec la condamnation des portes, encore une fois avec plusieurs étapes allant de blocages unquejuste les week-ends jusqu’à devenir permanent. Ford fait cependant preuve d’un minimum de délicatesse en précisant que l’accès sera laissé en cas d’urgence.

Enfin, si rien n’y fait, le prêteur pourra déclencher un processus de réappropriation et c’est à ce moment-là que cela sera facilité par des systèmes de conduite semi-autonomes. Le véhicule pourra alors utiliser ses capteurs de proximité pour déterminer s’il se trouve dans un garage fermé. S’il ne l’est pas, il pourra se déplacer de lui-même. Là encore, Ford n’est pas avare en détails : « dans certains cas, les systèmes de réappropriation et de conduite semi-autonome pourront coopérer pour déplacer le véhicule afin de faciliter son remorquage ou le faire sortir d’une propriété jusqu’à une route publique ».

Le constructeur à l’ovale prévoit même l’arrivée de la conduite entièrement autonome qui permettra alors de carrément ramener le véhicule au prêteur, dans une fourrière ou… à la casse si la valeur du véhicule sur le marché (suivant son kilométrage, son état ou les coûts liés à la réappropriation comme le remorquage, le stockage ou les frais de revente) est jugée trop faible pour rendre l’opération viable financièrement. Cela vous fait rire ? Vous vous dites « ah mais il suffit de ne pas acheter de Ford qui en sera équipée pour être tranquille » ? Vous faites erreur ! Aucune des fonctions utilisées par ce système ne nécessite un équipement physique, ce que l’on appelle dans le jargon, du hardware.

C’est donc uniquement du logiciel qui peut en conséquence être ajouté via une mise à jour en ligne, que votre voiture soit une Ford ou pas, du futur ou de maintenant, à la seule condition évidemment que votre véhicule soit équipé d’une connexion.
Et là, on rigole moins.