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C’est l’un des projets les plus ambitieux de Netflix à ce jour. Le film “The Irishman”, réalisé par Martin Scorsese avec Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci est déjà sortis sur la plateforme. Et si les 3h30 de cette saga sur la mafia américaine sont particulièrement exaltantes, c’est notamment grâce à un impressionnant processus de rajeunissement numérique. L’histoire que nous racontons se déroule de 1949 à 2000, avec des va-et-vient continus dans le temps. Au début, un homme de 82 ans raconte l’histoire d’un voyage en voiture pour se rendre à un mariage en 1975, puis on revient dans les années 50, 60 et 70 pour revenir au présent”, raconte Martin Scorsese dans les notes de production du film. Alors comment changer les traits d’un personnage au fil des années ? Martin Scorsese voulait que les comédiens jouent leurs personnages plus jeunes mais il était hors de question pour lui d’opter pour la motion capture (qui avait notamment servi à faire ressusciter Carrie Fischer dans “Rogue One”).

Un “de-aging” à 160 millions de dollars.

Pablo Helman, superviseur des effets visuels chez Industrial Light & Magic, se souvient d’une conversation avec le réalisateur: “Marty m’a dit: ’Une chose est sûre. Bob [Robert De Niro] est un acteur modèle. Tout comme Pacino et Pesci. Ils ne vont pas porter un casque avec deux petites caméras et des capteurs sur tout le visage pour quelque chose comme la capture de mouvement les rajeunisse.”
Alors pour répondre au réalisateur, Pablo Helman et son équipe ont développé une technologie capable de rajeunir numériquement le visage des acteurs sans qu’ils aient à porter d’équipements spécialisés. Pour faire le test de cette nouvelle technologie, De Niro a rejoué la scène du repas de Noël des “Affranchis”, dans un décor reproduit, avant que tout cela soit modifié numériquement. De quoi convaincre le réalisateur et son acteur.

Grâce à un système de caméras et un logiciel associé, Industrial Light & Magic ont pu ainsi capturer les expressions faciales des comédiens sur le plateau de tournage et les traduire sur les versions 3D plus jeunes des acteurs. Cette technologie de “de-aging” coûteuse que de nombreux studios ont refusé de financer avant que Netflix ne s’en empare pour 160 millions de dollars.

Ajouter ou enlever des rides (aussi réussi cela soit-il) ne suffit pas. Il a fallu faire aussi particulièrement attention à la façon jouaient Frank Sheeran, Jimmy Hoffa (Al Pacino) et Russell Buffalino (Joe Pesci). Car un corps de 30 ou 80 ans ne se déplace pas de la même façon lorsqu’il doit s’installer dans une voiture ou monter des marches à toute vitesse. “C’est tout votre corps qui doit jouer. Le corps tout entier doit être sollicité”, rappelait Scorsese sur le plateau.
La production a donc fait appel à un physiothérapeute, Gary Tacon. Présent sur le tournage, il a travaillé avec les acteurs sur leurs mouvements. “J’ai fait une scène où je me précipitais dans les escaliers”, raconte De Niro dans les notes de production. “J’ai descendu les marches comme d’habitude. Gary est venu me voir et m’a dit: ‘Tu n’as même pas 50 ans ici. Tu dois bouger un peu plus vite, tu sais, comme un jeune homme’.” Et d’ajouter: “C’est facile d’oublier parfois qu’on joue quelqu’un de plus jeune.”

Une nouvelle vidéo – en anglais – publiée par Netflix décriant le procédé utilisé par les équipes d’ILM, permet de se rendre compte que cette technique n’est absolument pas automatisée, et qu’elle ne peut fonctionner qu’avec de grands artistes des effets spéciaux numériques derrière l’ordinateur :

source : Le HuffPost