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Selon Vice, jusqu’ici omniprésente sur Internet, l’image animée, aussi appelée GIF, n’est presque plus utilisée par les jeunes et serait désormais associée aux « boomers » !

 

 

Wait.. What?!

 « Chaque fois que je vois quelqu’un poster une réaction gif, je sais immédiatement que cette personne a plus de 33 ans.  » a tweeté une internaute.

La petite phrase est drôle, mais cruelle et avait déclenché l’ire de milliers de personnes sur Twitter il y a quelques mois.

Pourtant, il va falloir s’y faire. Après l’émoji qui pleure de rire, c’est au tour d’un autre emblème des années 2010 d’être ringardisé.

« Désolé, les gifs sont désormais pour les boomeurs », affirme Vice, dans un article consacré à la perte de prestige de ce format d’image animée (qu’on prononce « jif » pour ceux qui hésiteraient encore sur la prononciation).

Né dans les années 1980 et revenu sur le devant de la scène au début des années 2010 – c’était d’ailleurs le mot de l’année en 2012 pour les lexicographes des dictionnaires d’Oxford University Press.

Il n’y a pas à chercher longtemps pour trouver des tweets ou des vidéos sur TikTok qui se moquent des gifs, réservés aux « personnes âgées ». Avec la montée en popularité des mèmes [objets culturels repris et détournés] et d’Instagram, les gifs sont devenus plus rares et sont passés de mode !

 

Mais pourquoi ce format, omniprésent depuis plusieurs années, est-il devenu si ringard ?

Et bien, c’est justement à cause de cette popularité. À l’origine, le gif était utilisé en petits groupes, il était considéré comme un petit secret. Certains les créaient eux-mêmes, d’autres les collectionnaient, pour, justement, se sentir spécial. Un peu comme quand vous écoutez un artiste peu connu : lorsqu’il devient très célèbre, et que tout le monde parle de lui, vous vous sentez alors désintéressé.

Et, c’est ce qu’il s’est passé. Google (rien que ça) a créé un filtre de recherche en 2013, tout le monde pouvait alors en trouver en un clic, puis c’est la célèbre plateforme GIPHY qui est apparue, aussi en 2013. Enfin, tous les réseaux sociaux les ont intégrés à leurs messageries, et Facebook a racheté GIPHY pour 400 millions de dollars en 2020.

Selon Vice, le confinement a accéléré le processus de ringardise. En effet, c’est à cette période que de nombreux papas, maman, grand-parents ont, eux aussi, découvert les gifs, au travers de conversations de groupe familial.

 

« Cette démocratisation crée un sentiment de dégoût chez des gens qui se voient comme des initiés. C’est quelque chose de central dans le processus de production culturelle sur Internet depuis des années », explique Whitney Phillips, professeure de communication à l’université de Syracuse (New York).

C’est aussi ce qu’il s’est passé avec les mèmes. Certains internautes ont vu les leurs être vidés de tout sens au fil de leur diffusion, notamment lors de leur arrivée sur Facebook.

Les gifs sont vus par certains comme de la paresse, ou un manque d’originalité.

Comme le rappelle Whitney Phillips, « plus il y a de gifs, moins ils sont considérés comme des petits bonbons ou des cadeaux que l’on offre. Désormais, il suffit juste de cliquer sur le bouton de recherche et de taper un mot ».

 

Faut-il abandonner le gif ?

« Vous pouvez vous exprimer comme vous voulez en ligne tant que c’est sain. Il faut juste que vous sachiez que des personnes plus jeunes vont peut-être penser que vous avez plus de 33 ans », déclarait Jenny Zhang, amusée, dans un podcast de Slate.

Il ne faut pas oublier que tout est cyclique, et que le gif n’en serait pas à sa première résurrection.

Comme le conclut Vice,

« Peut-être que les hauts et les bas de la popularité du gif sont un miroir ironique du format lui-même, destiné à se répéter sans fin. ».

 

Source : lemonde.fr